Conservatoire des Races d’Aquitaine

Sauvegarde et valorisation des races d’élevage régionales

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l'écopastoralisme

Troupeau de moutons Landais en sous bois

L’éco-pastoralisme est une solution alternative de gestion écologique des milieux par des herbivores. Il consiste à faire pâturer des troupeaux bovins, ovins, caprins ou équins afin d’entretenir les terrains.
Fréquemment pratiqué autrefois et plus souvent dans les zones naturelles et montagneuses, cette technique a été mise de côté au profit de l’entretien mécanique et chimique.
L’éco-pastoralisme fait depuis peu un retour en force, bénéficiant de la prise de conscience générale pour l’environnement et le maintien de la biodiversité. Le but principal de l’éco-pâturage n’est pas la rentabilité économique mais le maintien ou la restauration du milieu tout en limitant les coûts de gestion.
Des troupeaux adaptés aux terrains et à la végétation présente et naturellement résistants aux maladies sont privilégiés. Ce sont le plus souvent des espèces rustiques, issues des races locales, anciennes ou non autochtones. Les animaux doivent notamment être capables de consommer suffisamment de fourrages grossiers disponibles pendant l’hivernage, de profiter des périodes d’abondance du printemps et de tirer parti de pâturages estivaux amoindris et souvent peu accessibles. L’éco-pastoralisme permet donc de promouvoir des races peu utilisées car souvent moins adaptées à l’agriculture actuelle. Une grande diversité d’espèces et de races rustiques, locales et/ou à petit effectif est ainsi remise au gout du jour par l’éco-pastoralisme.
En Région Aquitaine, les projets d’écopastoralisme ont été lancés dans la décennie 1980 avec les premières réserves naturelles de la région. La région présentait comme particularité unique de posséder encore à cette époque, des races autochtones d’animaux domestiques issues des populations vivant en liberté dans les grands espaces des Landes de Gascogne (moutons landais), des marias et des dunes du littoral (vaches marines, chevaux landais), ou des montagnes du Pays Basque (vaches sauvages, moutons de broussailles).
Le Conservatoire des Races d’Aquitaine est intervenu pour conserver ces populations originales. C’est ainsi que les projets d’écopastoralisme ont pu bénéficier dès cette époque d’un vivier de races autochtones rustiques et parfaitement adaptées aux contraintes des territoires où elles ont toujours vécu.
Ce mode d’entretien des terres permet le maintien de la biodiversité et la promotion de races peu valorisées, mais il a également un bon nombre d’autres atouts.
L’éco-pastoralisme permet une diminution de l’impact environnemental : réduction des intrants et des déchets, fertilisation naturelle des sols, pas de pollution sonore…etc. Cette technique permet notamment l’entretien des zones naturelles à vocation écologique (zones humides, zones de montagne), des forêts, des secteurs d’accès difficiles (broussailles, sous-bois, milieu pentu, etc.).
L’éco-pastoralisme favorise la diversification de la végétation. C’est parfois un outil de lutte contre le risque d’incendie par l’entretien des forêts (moutons landais et chèvres en forêt de pins).
Par leurs différentes interventions, les animaux maintiennent des paysages ouverts et accessibles, que ce soit pour la faune ou pour les visiteurs, dans le cadre de projets touristiques.
Enfin, différents modes de valorisation ont été lancés depuis plusieurs années à partir des opérations d’écopastoralisme : commercialisation de veau et bœufs, vente en circuit courts d’agneaux et de chevreaux.

LES RACEE UTILSEES EN ECOPASTORALISME  :

Bovins :

les vaches Marines landaises sont une très ancienne population autochtone des Landes de Gascogne qui a toujours vécu dans les landes, marais et dunes de la côte atlantique. Ces animaux particulièrement rustiques ont toujours vécu en plein air avec des conditions de vie très sélectives dans des milieux pauvres et sablonneux. Une grande partie des vaches marines vivaient à l’état sauvage dans les landes et marais. Elles furent progressivement tuées au fusil pour protéger les plantations de pins au 19ème siècle. Quelques troupeaux en partie domestiqués ont survécu jusqu’au milieu du 20ème siècle. Les derniers animaux survivants de cette population ont été sauvés en 1987 non loin de la forêt de Biscarosse.
- La première expérience d’écopastoralisme par les vaches marines a débuté en 1989 et aujourd’hui, une quinzaine de sites totalisant plus de 1500 ha accueillent des vaches marines :

Vaches marines en forêt (étang Cousseau)


- Réserve Naturelle Nationale de l’étang de Cousseau (Gironde) (Sepanso)
- Réserve Naturelle Nationale des marais de Bruges (Gironde) (Sepanso)
- Plusieurs Sites protégés et zones humides des Landes (Fédération chasseurs des Landes)
- Landes humides de Brédéra (Avensan, Gironde) (Conservatoire Races Aquitaine)
- Marais de Lafitte -Médoc (Gironde) (Sepanso)
- Réserve Naturelle Nationale des dunes et marais d’Hourtin (ONF)
- Forêts et marais de Batejin (Gironde) (ONF).
La population de vaches marines est de 130 têtes en 2017. Elle bénéficie d’un programme de gestion et de conservation par le Conservatoire des Races d’Aquitaine.

Vaches Marines et écopastoralisme

Les vaches Bordelaises sont originaires des marais du Médoc et du Bordelais ainsi que des zones de landes et de forêts bordant ces grands espaces. Elles y ont développé des caractères de grande rusticité et d’adaptabilité à des milieux difficiles. Grace à une sélection de ferme au 19ème siècle, une partie de la population est devenue une race laitière réputée. Cependant, une autre partie se maintenait dans les bocages et marais. La race actuelle à conserver cette capacité d’adaptation et malgré sa quasi disparition dans les années 1960, elle se développe aujourd’hui grâce à un programme de sauvetage conduit par le Conservatoire depuis 1990. A coté des élevages traditionnelles laitiers ou allaitants, quelques troupeaux assurent également des missions d’éco pastoralisme.

Vache bordelaise en zone humide (consommation de jussie, plante invasive)


- Prairies du Parc Floral de la ville de Bordeaux sur 20 ha de prairies bocagères des bords de Garonne
- Terres d’oiseaux (Braud et St Louis, Gironde) compte une 15aine de vaches sur 100 ha de marais
- Prairies bocagères de Blanquefort sur 15 ha
- Coteaux d’Artigues (parc cimetière) sur 15 ha
- Espaces naturels sensibles de Cadaujac sur 20 ha

Les Betizu du Pays Basque sont des vaches sauvages qui vivent sur des territoires inhabités de moyenne montagne. Elles ne sont pas, à proprement parlé, en situation d’écopastoralisme puisque ces animaux sont intégralement sauvages. Cependant, leur impact sur le milieu est un modèle d’étude et d’observation qui est proche de la pratique éco pastorale. Cette population unique en son genre fait l’objet de mesures de gestion et de protection.

Les Ovins-Caprins :

Les Moutons Landais appartiennent à une race ancienne et non sélectionnée qui a toujours vécu dans les grands espaces de landes ouvertes ou de landes boisées. D’une rusticité considérables, ces animaux de petit format et bons marcheurs n’ont fait l’objet d’aucune sélection à visée productive ; seule leur parfaite adaptation au pastoralisme itinérant en plein air intégral était recherchée.

Ecopastoralisme par les moutons Landais. Agnelage en période hivernale dans la lande du Médoc


- Un troupeau de 400 moutons landais assure la gestion et l’entretien de 800 ha de forêts et landes dans le Médoc (Avensan, Salaunes, St Aubin de Médoc en Gironde).
- le camp militaire de Captieux (Landes) accueille périodiquement un troupeau de plus de mille moutons landais
- Dans les marais de Nord Gironde, le site Terres d’Oiseaux accueille 40 moutons à l’année
- les landes et forêts du Porge (étang de langouarde, Gironde) avec 15 moutons également toute l’année
- La Réserve Naturelle de la Mazière (Lot et Garonne) a également installé un cheptel de 20 à 30 moutons depuis plusieurs années.

Transhumance et écopastoralisme des Moutons landais en Gironde

Les chèvres des Pyrénées, race qui autrefois transhumait entre les Pyrénées, les Landes et la Gironde, est présente sur plusieurs sites en gestion écopastorale. 70 chèvres sont associées aux moutons landais dans le Médoc pour la gestion des sous-bois forestiers.

Chèvres pyrénéennes en écopastoralisme

Les moutons Sasi ardi sont des petits moutons de broussailles qui vivent dans les zones de montagne, au-dessus des espaces habituellement pâturés par les ovins et bovins. Il s’agit d’une variété ancienne qui a un mode de vie en liberté. Il ne reste qu’une quinzaine de troupeaux dans les montagnes basques mais leur présence est utile pour entretenir les espaces de landes là où les autres herbivores domestiques ne se rendent pas. Ils sont utiles pour maintenir ces espaces ouverts et diversifiés.

Moutons Sasi ardi (brebis de broussailles)

Les Chevaux

Les Poneys Landais sont des petits chevaux de marais, autrefois élevés dans les zones humides des bordes de l’Adour (les barthes). Cette race, à l’image du cheval camarguais, est donc totalement adaptée aux milieux humides. En terme de rusticité, les poneys landais sont capables de vivre dans des espaces naturels ouverts et en forêt. Ils sont présents dans la Réserve Naturelle Nationale des marais de Bruges, la Réserve Terre d’Oiseaux (Gironde) et différents sites dans les Landes.

Poneys landais dans les Marais de Nord Gironde

Le Pottok est un petit cheval vivant dans les montagnes du Pays Basque. Grace à un mode d’élevage en plein air intégral , les pottok sont bien adaptés à la montagne et à l’entretien des espaces d’accès difficile.

Pottok sur le massif du Mondarrain